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la Propagande par les soins de J. S. Assemani, le plus ancien membre de la famille des savans Maronites du même nom, et restée jusqu’ici le dépôt le plus considérable des textes Syriaques[1].

Les travaux que le XVIIe siècle avait consacrés à l’Orient ont été achevés dans la première partie du XVIIIe, comme le prouve la date des dernières publications qui se rattachent par leur méthode et leur portée à l’entreprise de d’Herbelot ; mais il n’y a alors, pour ainsi dire, aucune manifestation de l’esprit de conquête qui animera les représentans de l’érudition Orientale dans la seconde moitié du même siècle : car c’est là l’aurore d’un jour nouveau, le principe du mouvement qui poursuit aujourd’hui son cours.

Une troisième période a commencé vers 1750 pour les études Orientales ; elle est marquée par les grandes entreprises de quelques hommes réduits à leurs propres forces, avant qu’il se soit formé des associations spéciales comme celles de notre temps : mais c’est l’instinct du génie qui détermine et dirige leur vocation ; c’est la puissance du génie qui opère leurs étonnantes découvertes et qui signale leurs conceptions et leurs œuvres. Voyons d’abord quel genre de progrès s’est manifesté dans les branches déjà cultivées de la littérature Asiatique.

La philologie Sémitique est approfondie dans toutes ses ramifications ; l’Arabe est pris non seulement comme terme de comparaison, mais encore comme la clef des difficultés et comme la mesure des lacunes, que présentent la grammaire et le lexique des autres idiomes de la même souche. C’est au sein de l’école Batave, alors illustrée par Alb. Schultens,

  1. Bibliotheca Orientalis Clementino Vaticana, etc. etc. — Jussu et munificentiâ Clementis XI. — Romæ, 1719-28, III tomes en 4 parties, in-folio. — L’éditeur de cette belle collection a aussi coopéré à la publication faite peu après des œuvres de St  Éphrem en Grec et en Syriaque d’après les manuscrits du Vatican (Rome, 1732-54, 6 vol. in-fol.).