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théque Orientale de d’Herbelot, œuvre colossale, tirée laborieusement par son auteur de sources manuscrites, Arabes, Persanes et Turques, la plupart encore inconnues ; malgré les défauts inséparables de l’exécution d’un si vaste plan, elle est un trésor dont les richesses conservent tout leur prix, jusqu’à ce que le texte complet des mêmes sources ait été publié, ou qu’on ait mis au jour une nouvelle bibliothèque rédigée dans un ordre encore plus systématique, puisée aussi dans les ouvrages originaux et par dessus tout s’étendant à toutes les nations de l’Asie. Un autre monument fut un demi-siècle après élevé par la France à une branche non moins considérable des mêmes études : comme la Bibliothèque de d’Herbelot, œuvre contemporaine de la traduction des Mille et une nuits par A. Galland, était consacrée à l’histoire de l’Orient Musulman[1], le travail du P. Lequien, qui mériterait également le nom de Bibliothèque, embrassait l’histoire de l’Orient Chrétien, traitée d’une manière complète et d’après des documens authentiques[2] ; il réalisait sur l’histoire des Églises Orientales des recherches neuves comme celles qu’Eus. Renaudot avait faites sur leurs Liturgies[3]. Un troisième monument qui remonte à la même époque vit le jour à Rome sous les auspices de l’autorité pontificale : c’est la Bibliothèque Orientale du Vatican, publiée à l’imprimerie de

  1. Bibliothèque Orientale ou Dictionnaire universel, contenant généralement tout ce qui regarde la connaissance des peuples de l’Orient, Paris, 1697, in-folio. Parmi les meilleures éditions de l’ouvrage, il faut compter celle de Maestricht, 1776, avec le Supplément par le P. Visdelou et A. Galland, 1780, in-fol., et celle de La Haye (1777-82, 4 vol. in-4o), enrichie des corrections de Schultens et de Reiske.
  2. Oriens Christianus, in quatuor patriarchatus distributus ; quo exhibentur ecclesiæ, patriarchae, cæterique præsules totius Orientis. Paris, I. R., 1740, 3 vol. in-fol.
  3. Liturgiarum Orientalium collectio, Paris, 1716, 2 vol. in-4o : ouvrage que n’a pas fait oublier la partie orientale du Codex liturgicus Ecclesiæ universæ (Rome, 1749-66, 13 vol. 4o).