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La grammaire, la littérature, l’histoire, ont fourni trois points de vue principaux dans l’étude de l’Orient au XVIIe siècle : l’exégèse Biblique, la Science sacrée, est venue puiser à son tour à la même source et elle en a tiré des accroissemens considérables ; elle s’est enrichie des différentes découvertes de la géographie Orientale, quand de la Judée, théâtre de l’histoire sainte, l’interprète eut porté ses regards sur les contrées voisines ; elle a recueilli comme de droit tous les résultats des sciences positives, géographie, botanique, zoologie, et les a déposés dans des livres consciencieux comme ceux des Sam. Bochart et des D. Calmet ; elle s’est approprié les fruits de l’érudition profane, dont elle avait naguère, à elle seule, provoqué la naissance. Les Polyglottes de Paris et de Londres sont restées, pour ainsi dire, les colonnes qui marquent à leur époque le terme possible d’incroyables, mais fructueux efforts ; l’exactitude et la perfection des détails n’y ont point souffert des vastes proportions de l’entreprise : dans de telles œuvres, nous trouvons les travaux d’un siècle entier assemblés et coordonnés par des hommes d’un génie patient.

Le XVIIe siècle, qui a uni la gloire de l’érudition à la gloire des lettres, devait laisser, à côté des publications aussi importantes que variées que nous venons de passer en revue, des monumens non moins durables du prodigieux savoir alors déployé dans l’étude des sources Orientales ; il lui a été donné d’ajouter à sa couronne scientifique l’essai d’une somme, d’une espèce d’encyclopédie de l’Orient, mais de l’Orient Biblique et Musulman, tel qu’il était connu par l’Ecriture et dépeint par les historiens Arabes : après les tentatives déjà remarquables du savant Hottinger[1], parut la Biblio-

  1. Parmi les nombreux ouvrages de J. H. Hottinger, théologien et professeur de Zurich (1620-67), les suivans se rapportent à une étude encyclopédique de l’Orient : Historia Orientalis ex variis monumentis collecta, Tiguri, 1651 et 1660, in-4o, Smegma Orientale, Heidelbergæ, 1657, et Promptuarium sive Bibliotheca Orientalis, ibid., 1658, in-4o.