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sœurs : le Nogaïs avec le Tchoulym ; le Yakoute, usité au N. E. de la Sibérie, le Tchouwache, répandu dans la Sibérie méridionale.


VI. Groupe Transgangétique.

Ce groupe renferme les langues de la plupart des pays situés au-delà du Gange qui les sépare de l’Inde proprement dite : Tibet, Chine, Ava, Pégu, Siam, Annam, Camboge, etc. Ces langues sont presque toutes monosyllabiques, mais variées prodigieusement par l’accentuation, et mêlées le plus souvent d’élémens étrangers[1]. Nous distinguerons encore dans ce groupe trois grandes familles :

1o La famille Tibétaine, dont la langue principale est le Tibétain des livres Bouddhiques : c’est un idiome polysyllabique dans la plupart de ses mots, mais dont la véritable nature n’est pas encore bien connue ; plusieurs auteurs ont voulu lui donner une origine commune avec le Chinois ; M. Abel Rémusat n’a point prononcé sur la question dans la partie de ses Recherches consacrée au Tibétain, qu’il rangeait encore parmi les langues Tartares[2]. Un dernier système, qui est dû à l’un des plus ingénieux philologues de l’Allemagne[3], fait du Tibétain un merveilleux intermédiaire entre les groupes connus, possédant les racines communes avec le Sémitique et l’Indo-Germanique, mais usant de procédés particuliers dans la formation des verbes et de la masse des mots.

2o La famille Indo-Chinoise, dont les langues sont monosyllabiques par leur nature, mais ont été soumises dans leur

  1. V. Balbi, tableau Ve de l’Atlas. — Langues de la région Transgangétique. — Introduction, p. 136 suiv.
  2. Recherches. — Chap. VII. De la langue Tibétaine, pag. 330 suiv. pag. 351 suiv.
  3. Fr. Wûllner, über die Verwandtschaft des Indo-Germanischen, Semitischen und Tibetanischen, § 28-33 (Münster, 1838, 8o).