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péninsule Arabique chez les peuples nomades, pasteurs ou marchands, indociles descendans d’Ismaël, et partagée plus tard en deux idiomes ou dialectes : le dialecte Himyarite, qui s’est perdu après l’époque de Mohammed, et dont nous devons demander la connaissance aux nombreuses inscriptions récemment recueillies par des voyageurs Européens, et le dialecte Koréischite qui, usité à la Mecque et dans l’Arabie occidentale, est devenu par suite des conquêtes des Arabes la langue de la plupart des pays convertis par la force des armes à la religion du Coran.

d) La famille Éthiopienne ou Abyssinique, dont les langues offrent la plus grande analogie avec l’Arabe, surtout avec le dialecte Himyarite parlé à l’Est et au Sud de l’Arabie, et qui s’est répandue à l’Ouest de l’Afrique dans de nombreux dialectes qui peuvent se ramener à deux idiomes dominans : le Gheez, langue ancienne du royaume d’Axum dans l’Abyssinie, et l’Amharique, langue cultivée dans le royaume d’Amhara et dans d’autres royaumes Abyssins jusque dans les siècles modernes.

Le Copte, dérivation de l’ancien Égyptien, qui convenait par sa concision et sa roideur au laconisme des divers systèmes d’écriture hiéroglyphique, n’appartient pas au groupe Sémitique ; cependant un examen plus rigoureux de ses élémens constitutifs a fait découvrir une double affinité avec les langues Asiatiques des deux groupes, que je viens de décrire[1].

III. Groupe Caucasien.

Nous comprendrons sous ce titre les idiomes presque innombrables, qui ont existé dans la grande chaîne des montagnes du Caucase entre les deux mers qui la défendent[2],

  1. Voir plus haut la note Ire, page 58.
  2. Consulter pour les détails le tableau IVe de l’Atlas de Balbi : Langues de la région Caucasienne.