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la monarchie des Arsacides et des Sassanides comme langue usuelle et littéraire ; demeuré pur et indépendant jusque dans les premiers siècles de notre ère, il s’est altéré après l’époque des invasions Musulmanes, par le mélange d’élémens étrangers dans la double transformation qu’il a subie : le Gebri ou langue des Guèbres ignicoles, aujourd’hui dispersés dans les contrées occidentales de l’Inde, et le Persan moderne, langue de la province de Fars ou du Farsistan, perpétuée glorieusement par plusieurs générations de poètes sous les dynasties indépendantes de la Perse, mais pénétrée dans sa phraséologie de formes et de locutions Arabes.

c) L’Afghan, dit aussi Pouschtou, s’est conservé au sein d’une population belliqueuse de montagnards placée entre la Perse et l’Inde et capable encore d’humilier dans ces derniers temps l’orgueil Britannique[1].

d) Le Béloudsche est l’idiome d’un vaste pays, voisin de l’Indus, resserré entre les montagnes de l’Afghanistan et la mer et occupé par la confédération des Béloudschis[2].

e) Le Kurde est resté usité jusqu’à nos jours parmi les peuplades sauvages et guerrières qui habitent les montagnes et les défilés du Kurdistan[3].

f) L’Arménien, qui a été longtemps considéré comme une langue indépendante, mais qui appartient à la famille Persane par ses racines et ses flexions grammaticales[4], est

  1. La découverte de l’affinité était due à J. Klaproth qui la communiqua dans un mémoire spécial (St.-Pétersb., 1810, 4o) ; les recherches les plus complètes sur le Puschtu ou langue des Afghans ont été insérées par B. Dorn dans le t. V (6e série ), 1840, des Mémoires de l’Acad. de St.-Pétersbourg (Sciences historiques).
  2. Un recueil de mots, établissant la parenté, a été donné par J. Klaproth dans l’Asia Polyglotta, p. 74-75.
  3. Son affinité lexicographique et grammaticale avec les autres langues Persanes a été démontrée par Rœdiger et Pott dans une suite de mémoires intitulés : Kurdische Studien (Zeitschrift für die Kunde des Morgenlandes, B. III-V).
  4. Les preuves en ont été fournies par les études faites parallèlement