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l’usage littéraire et grammatical aux deux noms qui établissent la distinction historique et géographique des deux familles. Le mot serait plus justement appliqué à la seule famille Persane, dont les peuples ont maintenu d’une manière plus expresse la tradition d’une mystérieuse patrie, illustrée par des faits héroïques ; il pourrait être pris au moins comme un poétique synonyme de la première épithète.


A. Famille Indienne.

Les langues Indiennes, si nous comprenons sous ce nom les langues dominantes des pays qui s’étendent de la vallée de Cachemire à l’extrémité méridionale de la péninsule dite Dekkan et qui forment pour l’Europe l’Inde par excellence, se présentent à nous avec un principe d’unité ; anciennes ou dérivées, elles se rapportent presque toutes à une même souche :

Le Sanscrit, idiome antique, riche, cultivé, officiel de la religion et de la science Brahmaniques ; langue sonore, achevée dans ses formes[1], assouplie par l’improvisation poétique ; langue sacrée, dite langage des Dieux (Surabâni, dévabâni), de même que son alphabet est appelé écriture des Dieux (dévanâgari). C’est une des langues qui ont eu la plus longue existence littéraire, et nous possédons toute son histoire dans une série de monumens écrits, depuis les hymnes du Rig-Véda, chants religieux des pasteurs de l’Himâlaya, jusques aux commentaires des Pandits de l’Inde Anglaise.

C’est ici le lieu de citer la langue nommée Fan, qui n’est

    Il en serait de même de la dénomination de Sanscritique proposée par le baron G. de Humboldt : elle constituerait en apparence une langue-mère au lieu d’un idiome ancien pris pour premier terme de comparaison.

  1. Tel est le sens du mot Sanscrita : ce qui est composé et orné comme il doit l’être, ce qui est achevé en soi-même (compositum, adornatum, perfectum).