scientifique, mais encore incomplet, est celui de Frédéric Adelung, intitulé le Mithridate en souvenir du royal polyglotte de l’antiquité[1] : résidant à Pétersbourg, il a profité des ressources préparées sous le règne de Catherine II et a pu faire usage des collections encore manuscrites de nombreux vocabulaires. Une application plus rigoureuse des principes de l’affinité ou de la parenté originelle des langues (Stammverw andtschaft) a été faite par Jules Klaproth dans son Asie Polyglotte[2], qui présente encore pour la linguistique la même importance que ses Tableaux de l’Asie pour l’histoire[3] : l’auteur y a donné les premiers rapprochemens entre plusieurs langues regardées jusque là comme dissemblables et y a publié les vocabulaires de langues inconnues de l’Asie Septentrionale et Orientale, vocabulaires qu’il a tirés de sources inédites ou recueillis dans ses propres voyages ; on lui a reproché avec raison d’avoir accordé trop de poids aux analogies du lexique, trop peu à celles de la grammaire dans la décision des questions d’affinité. Le baron de Mérian, auteur d’un immense recueil fait sans ordre et plein de rapprochemens hasardés[4], avait adopté des idées analogues à celles de Klaproth dans la partie théorique de ses travaux[5]. L’essai le plus étendu
- ↑ Mithridates oder allg. Sprachkunde mit dem Vater Unser als Sprachprobe in beynahe 500 Sprachen und Mundarten. L’ouvrage, achevé par J. S. Vater, a été publié à Berlin de 1805 à 1816, 4 vol. in-8o en cinq parties : le premier volume comprend les langues de l’Asie.
- ↑ Asia Polyglotta, Paris, 1823, 4o (en allem.), avec atlas in-folio contenant des listes de mots dans les langues les moins connues et une carte de l’Asie où les nations sont classées d’après les rapports des langues.
- ↑ Tableaux historiques de l’Asie, depuis la monarchie de Cyrus jusqu’à nos jours, Paris, 1826 (27 cartes ou tableaux in-folio, avec un texte explicatif et des mémoires historiques in-4o).
- ↑ Tripartitum sive de analogia linguarum libellus, Viennæ, 4 vol. in-folio, 1820-23.
- ↑ Principes de l’étude comparative des langues, Paris, 1828, 1 in-8o (publié par J. Klaproth).