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NOTES


    Le nom d’Anquetil n’a rien perdu de sa première célébrité ; il a même grandi en raison des talens déployés dans la même carrière. Ne nous montre-t-il pas réunis dans une seule personne le savant et le voyageur, l’homme de science et l’homme d’action ? Le traducteur du Zend-Avesta, l’éditeur de l’Oupnekhat, est aussi l’auteur d’ouvrages d’un intérêt plus immédiat et plus pratique : la Législation Orientale et l’Inde en rapport avec l’Europe ; c’est le publiciste qui succède au linguiste philosophe.

    C’est ce que rapporte la Légende de Lao-Tseu, mise par Mr  Stan. Julien en tête de sa magnifique traduction du Tao-te-King. Le même philosophe a aussi reçu le nom de Lao-Kiun, ou vieillard-prince, eu égard sans doute à l’origine merveilleuse et à la supériorité intellectuelle qui lui ont été attribuées. — Il y a également une signification symbolique dans la tradition du Schah-Nameh ou Livre des Rois qui représente un des héros de la Perse, Sâlser, fils de Sâm, né avec la chevelure d’un vieillard : « L’enfant, dit Ferdousi, surpassait la splendeur du soleil par l’éclat de son visage ; mais sa chevelure était entièrement blanche. » Le berceau du futur guerrier, d’après l’épopée héroïque, fut le nid de Simourg, l’oiseau fabuleux du mont Elbourz.

    Fréd. de Schlgel, Philosophie de l’histoire, leçon IVe (trad. franc, t. I, p. 101). — L’auteur du Génie des Religions a exprimé la même idée, sans doute dans des intentions opposées, mais avec une force de conviction qui conviendrait au langage de la vérité (p. 4-5). « Si vous connaissez le dogme d’une société, dit-il, vous savez vraiment pourquoi et comment elle vit ; vous possédez son secret… »

    Cette considération est développée par l’illustre critique déjà cité, Fr. de Schlegel, dans son ouvrage sur la Langue et la Sagesse des Indiens. (Livre III, histoire. — Trad. fr. de Mazure, p. 198-99.)

    Le nom de ce fétichisme septentrional est tiré de celui de ses prêtres ou devins qui évoquent les esprits et pratiquent la magie : schaman ou plutôt saman, pluriel samana, est un mot qui ne peut être d’origine Indienne et se rapporter aux prêtres Bouddhiques ; il appartient exclusivement à la langue des Toungouses et il est attribué par les sources Chinoises seulement aux prêtres magiciens de la Haute-Asie. (Schott, über den Doppelsinn des Wortes Schamane, — Lu à l’Académie de Berlin, en 1842.)

    Je n’ai besoin que de rappeler les ingénieuses conjectures de Mr  G. Grotefend, de Hanovre, déposées dans une suite de publications