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périeures ; semblables aux lianes et aux plantes parasites des forêts de l’Indoustan, elles se sont attachées au tronc de la littérature Sanscrite et elles en ont tiré leur nourriture et leur vie.

Si de l’Inde nous avançons encore vers l’Orient, nous sommes en présence d’une grande diversité de nations et de langues du milieu desquelles est sortie en quelque manière une seule littérature, qu’on peut appeler du nom collectif de Littérature Bouddhique[1] ; en effet chacune de ces nations n’a joui de son plus haut développement intellectuel que sous l’influence prédominante de la religion de Bouddha et leurs littératures ont dû à cette communauté d’idées et de mœurs un style uniforme et une ressemblance parfaite ; elles sont toutes l’expression fidèle du mysticisme quiétiste qui est au fond des doctrines panthéistiques rattachées au nom de Bouddha. Comme la philosophie idéaliste du Réformateur est sortie de l’Inde, les littératures particulières des peuples placés au-delà du Gange ou de l’Himalaya reproduisent des conceptions Indiennes rarement modifiées ou altérées ; elles ne possèdent en réalité les livres de Bouddha « qu’à titre de traductions faites sur le Sanscrit[2]. »

Le Bouddhisme, en se répandant à l’Est de l’Inde, à Ceylan et dans une grande partie de la presqu’île Transgangétique, donna naissance à plusieurs littératures qui eurent pour organe commun le Pâli, langue d’origine Indienne, qui devint ainsi langue sacrée dans les états d’Ava, d’Arrakhan, de Pégu, de Siam, de Laos ; c’est aussi le Bouddhisme qui fait le fond des productions littéraires composées dans les langues Indo-Chinoises, soit de l’empire Birman, soit des royaumes de Pégu, de Siam et d’Annam. Pour bien juger l’ascendant qu’a

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