Page:Nève - Introduction à l’histoire générale des littératures orientales.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 15 —

caractérisée par le seul nom de Turk oriental, a été également cultivée par des écrivains Musulmans. Il importe de comprendre dans le même cadre les trois littératures Arabe, Persane et Turque, puisqu’elles se sont développées sous l’influence du même principe et aussi puisqu’elles sont étroitement liées l’une à l’autre par les procédés de l’imitation ; elles demandent à être étudiées parallèlement pour qu’on puisse reconnaître ce qu’il y a d’original ou d’emprunté dans chacune d’elles, et en même temps faire de leur connaissance approfondie la base d’un jugement critique sur l’état moral et religieux des races Musulmanes et sur le degré de culture intellectuelle qu’elles ont pu atteindre dans la durée de leur histoire.

Une troisième classe de peuples et de religions servira à constituer dans notre plan le groupe des littératures Païennes, polythéistes ou panthéistiques, qui appartiennent presque toutes à l’Asie centrale et orientale : nous chercherions en vain un développement littéraire proprement dit, qui se serait formé et perpétué sous l’inspiration d’un culte idolâtrique de la nature ou des Génies, tel que fut le Chamanisme des nations les plus anciennes de la Sibérie et de la Tartarie[1] ; la plupart des littératures qui ont joui de longues et glorieuses destinées se sont produites au sein d’un vaste système de polythéisme naturaliste qui s’est étendu, en manifestant toutefois des tendances diverses, de l’Égypte à la Perse et à l’Inde ancienne. À l’appréciation générale de ce qu’a été la littérature sacrée de l’Égypte, que nous révèle peu à peu la langue à peine déchiffrée des Hiéroglyphes, succédera un aperçu des systèmes d’écriture de la Babylonie et de l’Assyrie, qui retraçaient en caractères cunéiformes les mots de langues aujourd’hui perdues : nous pouvons attacher un intérêt

  1. 5