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qui découvre et de la science qui déchiffre ou explique les textes, il existe une étude auxiliaire qui généralise les faits acquis et en répande la connaissance sous une forme plus simple et plus familière. C’est l’Histoire générale des Littératures Orientales qui doit servir ainsi d’intermédiaire entre le petit nombre des savans qui travaillent sur les sources encore inédites ou peu connues et les savans plus nombreux qui attendent avec impatience et s’empressent d’appliquer les résultats du labeur des premiers ; cette histoire aura pour but de classer, d’après leur âge et leur importance, toutes les productions dues aux peuples de l’Orient, et de fournir à tout homme lettré une connaissance générale des différentes branches de ce sujet et des travaux qu’elles exigent.

On demandera peut-être si le temps est venu de formuler aujourd’hui une histoire littéraire de l’Orient, avant que l’étude de toutes les langues ait été approfondie, avant que la plupart des textes importans aient été publiés et que les documens de même nature aient été comparés dans leur ensemble aussi bien qu’éclaircis dans leurs détails. Sans aucun doute, il est quelques littératures qui ne sont pas suffisamment connues dans leurs monumens principaux, dont les proportions immenses effrayent jusqu’ici la patience des érudits ou dépassent la munificence des gouvernemens ; il en est d’autres qui présentent encore bien des problèmes à résoudre sous le rapport de l’âge de leurs productions et non moins sous celui de l’interprétation des idées. Mais, si l’on est forcé de laisser plus d’une question sans réponse décisive, n’y a-t-il pas un intérêt de premier ordre à recueillir les données les plus sûres de la science et à grouper autour d’elles les hypothèses les mieux fondées en attendant leur confirmation légitime ? S’abste-