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SONNETS




VŒU DE CHASTETÉ



Le mortel qui prononce à jamais sa rupture
Avec ses passions, lorsque dans un couvent
Il enferme ses jours, n’est-il plus la pâture
De ces tendres soucis qu’on caresse en rêvant ?

Pour étouffer en lui la voix de la nature,
Que peuvent la prière et le travail fervent ?
Le cloître est-il déjà la froide sépulture
Pour le cœur jeune encor qui fut ému souvent

Un moine, enluminant un manuscrit gothique,
Sur les marges fait croître une flore mystique,
Mais la pensée humaine y domine toujours.

Triste et continuant son œuvre inachevée,
Il dessine un rosier portant une couvée
De tout petits oiseaux, symbole des amours.


Juillet 1866.