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NOËLS ANCIENS

plusieurs messes solennelles avec orchestre, des messes brèves, à une ou plusieurs voix, avec accompagnement d’orgue, de nombreux motets et des cantiques plus nombreux encore, des oratorios pour Noël, Pâques et la Pentecôte, plusieurs cantates, une marche religieuse à grand orchestre, etc., etc.[1]

La Petite messe pour la Nativité de Notre-Seigneur qui servit de modèle à l’œuvre de Perrault fut composée en entier — chant et accompagnement — sur d’anciens airs de noëls. « C’est, nous dit encore l’abbé Barbarin, un ouvrage infiniment délicat, où se mêlent avec une connaissance parfaite de l’harmonie, une grande facilité de style et le plus aimable coloris. L’auteur a composé cette messe sur une quinzaine d’airs différents, distribués en chants et en symphonies. Tous ces airs, moins trois ou quatre, se retrouvent dans la messe de Perrault. L’omission de ces derniers s’explique par le fait que l’habile sulpicien ne les trouvait pas suffisamment connus au Canada ; en revanche il en a employé une quinzaine d’autres que vous ne trouvez pas dans Choron. Dans les deux ouvrages, le choix des airs pour les paroles, ou des paroles pour les airs, ne saurait être plus différent. En cela, l’abbé Perrault agit à dessein, pour éviter sans doute le danger de tomber malgré lui dans le copiage, et, partant, l’ennui d’être accusé de plagiat. Si le contraste entre ces deux messes se bornait là, il ne serait que matériel, mais il existe tout particulièrement et dans le style et dans la manière de leurs auteurs, qui n’ont absolument rien de commun. »

Je n’ai pas l’intention de continuer ici la reproduction du parallèle que l’abbé Barbarin fait soutenir aux messes

  1. Cf : Fétis : Biographie universelle des Musiciens, — Supplément et Complément, tome 2, p. 272. Paris, 1880 — Librairie Firmin-Didot & Cie.
    Tout le monde connaît la fameuse définition de la mélodie par saint Jean Damascène : une suite de sons qui s’appellent. Choron en était à ce point émerveillé qu’il disait que pour ces seuls mots : qui s’appellent, Jean de Damas méritait bien d’être canonisé !