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NOËLS ANCIENS

nonagénaire, toujours levé à l’aube, au point du jour. Ironie des mots ! Le dernier des Hurons s’appelait le point du jour. Pour l’histoire de sa nation ne devrait-il pas se nommer le soleil couchant ?

En remerciant publiquement ici M. le notaire Paul Picard, je serai l’expression de la gratitude de tous les dévots au culte de notre littérature nationale. Mais, s’il convient d’être reconnaissant envers les archéologues et les archivistes, savants découvreurs ou gardiens jaloux de nos trésors historiques, quels sentiments d’admiration patriotique, quels applaudissements enthousiastes n’éveillera-t-il point celui-là qui ressuscite une langue morte — l’idiome sacré de ses ancêtres — et lui fait chanter, aux échos mêmes du sépulcre dont il renverse la pierre, un noël radieux comme une aurore de Pâques ?


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