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APPENDICE

lations de voisinage établies entre les Algonquins et les Hurons. On était alors bien près du Jour de l’An (la tribu émigra le 29 décembre 1673) et les bons Pères ne voulurent pas laisser partir sans une étrenne leurs chers enfants de la forêt.

Les Hurons vécurent à l’Ancienne Lorette jusqu’en 1699, année où ils déménagèrent, une septième fois, à la Jeune Lorette. Leur installation y paraît bien définitive et permanente, car elle compte aujourd’hui deux siècles révolus. Le bambino historique du Père Le Jeune les y a suivis. Il demeura, jusqu’au 10 juin 1862, dans leur chapelle qu’un désastreux incendie dévora malgré les plus énergiques efforts apportés pour le combattre. Par bonheur, on réussit à sauver le trésor archéologique de l’église, et, avec lui, l’admirable statuette de l’Enfant Jésus, une merveille de sculpture en bois, un pur chef-d’œuvre d’art français. Monsieur le notaire Paul Picard Tsa8enhohi, de la Jeune Lorette, en est actuellement le possesseur. Il la garde avec un soin jaloux. La vigilance du dragon qui défendait les pommes d’or au jardin des Hespérides n’est que de la trahison, comparée à la sollicitude de Tsa8enhohi, l’homme qui voit clair, l’œil de vautour. « Mon frère » Paul justifie son nom de baptême, le nom parlant donné par la tribu.

La troisième photogravure donne le fac-similé de la page 22 du recueil allemand : — Ballades et chants populaires.

J’ai voulu que la dernière pensée de ceux-là qui liront cette étude historique fut pour les vieilles églises paroissiales de nos campagnes qui, tant de fois, entendirent chanter les Noëls anciens de la Nouvelle-France.

Aussi, ai-je demandé à l’habile crayon de Monsieur Léonidas Guenette, professeur à l’école des arts de Notre-Dame de Lévis, attaché au département de la Colonisation et des Mines, un dessin qui représentât un clocher renaissance. C’est le sujet de la quatrième et dernière photogravure. Ce clocher, de profil aussi gracieux qu’original, caractérisait, au dix-septième siècle, l’architecture extérieure de nos édifices religieux. De ce nombre nous comptons les plus célèbres et les plus vénérés de nos sanc-