Lèvres muettes de nos enfants, lèvres scellées de nos ancêtres, lèvres silencieuses de nos chers morts — élus qui nous attendent dans les joies de la vie éternelle — chantent encore, chantent ailleurs que dans la solitude des cimetières ou le passé des générations évanouies. Defuncti adhuc loquuntur ! Non seulement ils parlent, ces bien-aimés absents, mais ils chantent, si près, si près de nous, que leurs voix semblent nôtres. Cette pensée sereine, consolante, délicieuse à méditer, prête un charme exquis, une grâce suprême aux mélodies quatre fois centenaires des Noëls anciens de la Nouvelle-France ainsi écoutées dans le majestueux silence de nos cathédrales, lui-même agrandi par le recueillement ému de nos propres âmes attentives et vibrantes aux plus lointains de leurs échos.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/85/Myrand_-_No%C3%ABls_anciens_de_la_Nouvelle-France%2C_1899%2C_illust_p190.jpg/500px-Myrand_-_No%C3%ABls_anciens_de_la_Nouvelle-France%2C_1899%2C_illust_p190.jpg)