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XX.


Nouvelle agréable est le premier des Noëls nouveaux du Canada français, et par l’importance et par la date, comme Dans cette étable est le dernier des Noëls anciens de la Nouvelle-France. Leur rencontre ici me prévient que ma tâche est terminée, mon obligation remplie envers mes lecteurs. Je me reproche même d’avoir dépassé le but, car, sous prétexte de leur rapporter l’incident d’une désillusion personnelle, grossie aux proportions d’un désenchantement artistique, je me suis oublié à raconter l’histoire du Nouvelle agréable et son origine musicale. Ce qui est un hors-d’œuvre, étant donné le titre de ce livre et son sujet.

En effet, j’ai écrit, dans ma préface, que je n’entendais étudier que cinq vieux recueils de cantiques spirituels remarqués à la Bibliothèque des Pauvres, au monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec. Martial de Brives (1664), Surin (1694), Pellegrin (1701-1711), Garnier (1750), Daulé (1819), sont les seuls auteurs dont j’ai consulté les ouvrages et auxquels j’ai limité mes recherches historiques.

Je m’accuse cependant d’avoir enfreint une fois la règle que je m’étais strictement imposée en consultant en outre les archives manuscrites du couvent. Heureuse faute dont je n’éprouve aucun repentir, car je lui dois d’avoir exhumé d’un oubli aussi inexplicable qu’immérité le beau noël canadien-français de l’archidiacre Joseph Céré de la Colombière.

Au cours de ces études critiques, j’ai longuement parlé de la valeur littéraire des Noëls anciens de la Nouvelle-France, et, plus brièvement aussi, de leurs qualités artistiques, c’est-à-dire musicales. Il me reste à considérer leur importance historique.

Au lendemain de la signature du Traité de Paris — 10