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NOËLS ANCIENS

No longer sorrow,
As without hope, oh Earth !
A brighter morrow
Dawn’d with that infant’s birth !
Our sins were great and sore,
But those the Saviour bore,
And God was wroth no more,
His own Son was the Child that lay in Bethlehem !

Babe weak and wailing,
In lowly village stall,
Thy glory veiling,
Thou cam’st to die for all !
The sacrifice is done,
The world’s atonement won,
Till Time its course hath run,
O Jesu Saviour ! morning Star of Bethlehem !
O Jesu SaHallelujah ! Hallelujah ! Amen.


Le jour de Noël, de l’an de grâce mil huit cent quatre-vingt-seize, le cantique de Gounod fut chanté, pour la première fois, à la cathédrale anglicane de Québec. Comme ses murailles durent, à ce rythme, frémir étrangement ! Et pourquoi ? Quare fremuerunt ? C’est que, tout au bas de leurs fondations et leur servant d’assises, reposent, enfouies dans le sol, les ruines bénites du vieux Couvent des Récollets. L’église métropolitaine protestante n’avait cru vibrer qu’aux voix des choristes et de l’orgue ; inconsciente, elle avait tressailli d’allégresse, de toute la joie de cette pierre angulaire de la Maison spirituelle des Fils de saint François, pierre invisible, pierre égarée, perdue, plus ensevelie en apparence dans la mémoire des hommes qu’oubliée sous terre, pierre vivante cependant, possédée d’un cœur et d’une âme, réminiscente, après cent ans de silence absolu, du vieux noël languedocien, à l’air doux et tendre, jadis aimé ![1]

  1. Le Couvent des Récollets à Québec fut incendié le 6 septembre 1796.