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NOËLS ANCIENS
DE LA
NOUVELLE FRANCE


I.


Si je consulte le Journal des Jésuites, à la date du 25 décembre 1645[1], je lis ce qui suit :

« Le premier coup de la messe de minuit sonna à onze heures, le deuxième un peu avant la demie, et pour lors on commença à chanter deux airs : — Venez, mon Dieu, etc, et Chantons Noé, etc. Monsieur de la Ferté[2] faisait la basse, Saint-Martin[3] jouait du violon. Il y avait encore une flûte d’Allemagne qui ne se trouva pas d’accord quand se vint à l’Église. Nous eûmes fait un peu devant minuit ; on ne laissa pas de chanter le Te Deum, et un peu après on tira un coup de canon pour signal de minuit, où commença la messe. »

J’avoue humblement qu’il m’a été jusqu’à présent impossible de retrouver le premier de ces deux airs, — Venez, mon Dieu., — mentionné dans cet extrait. D’autres vaillants archéologues plus heureux que moi, c’est-à-dire mieux fournis de livres, y parviendront sans doute. Quant au second, Chantons Noé, on me l’a signalé dans

  1. C’est en 1645 que fut commencé, par le Père Jérôme Lalemant, le Journal des Jésuites. Conséquemment, il parle, pour la première fois, de la célébration du jour de Noël dans la colonie.
  2. Jean Juchereau, sieur de la Ferté, marié à Marie-Françoise Giffard, fille du seigneur de Beauport.
  3. Martin Boutet, sieur de Saint-Martin, clerc de l’église paroissiale de Québec, arpenteur et professeur de mathématiques.