— Ya le bœuf et l’âne
Qui sont par devant,
Avec leur haleine
Réchauffent l’Enfant.
— Rien de plus, bergère,
Rien de plus ?
— Ya trois petits anges,
Descendus du ciel,
Chantant les louanges
Dramatisez ce cantique, car véritablement c’en est un, donnez-lui son théâtre naturel : une église ; sa mise en scène et son décor : une Crèche de Noël[1] ; ses figurants
- ↑ On ignore généralement que saint François d’Assise est
le pieux inventeur des Crèches de Noël.
« La dévotion à l’Enfant Jésus n’est pas seulement la dévotion des petits enfants, des simples, des ignorants ; elle est aussi et surtout la dévotion des grands saints.
N’est-ce pas le séraphique François d’Assise qui, le jour de Noël 1223, a fait la première crèche ? — Saint Antoine de Padoue, dont la puissance l’a fait appeler le « semeur de miracles,» est-il représenté autrement qu’avec l’adorable petit Jésus dans les bras ou debout sur son livre ?
Saint Bernard, saint Alphonse de Liguori et tant d’autres ont chanté la gloire et l’amour de l’Enfant-Dieu.
Dans beaucoup d’ordres religieux, et surtout dans le Carmel, l’enfance du Sauveur est honorée particulièrement : c’est la dévotion par excellence des enfants de Sainte Thérèse.
Le cloître semble froid à la nature ; cette vie de pénitence continuelle, d’abnégation, d’humilité, paraîtrait bien dure si on n’avait un modèle sous les yeux.
En regardant un Enfant-Dieu souffrir dès le berceau, aider sa mère et son père nourricier, travailler de ses divines petites mains qui soutiennent le monde, on ne trouve plus l’obéissance trop pénible ; l’humilité devient facile, et la pénitence est un besoin de l’âme généreuse.
Le Dieu du Calvaire inspire la contrition et la confiance ; le Dieu de la Crèche commande l’amour.»
— Cf : Histoire de l’Enfant Jésus miraculeux de Prague, d’après les auteurs allemands et les chroniques du Carmel, par Gabrielle Fontaine.