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NOËLS ANCIENS

chantaient, dès le treizième siècle, un carol anglo-normand dont voici la traduction.[1]

Seigneurs, à présent écoutez-nous.

De loin sommes venus à vous
xxxPour demander Noël ;
Car l’on nous dit qu’en cet hôtel
De coutume on célèbre sa fête annuelle

xxxAh ! Ah ! c’est le jour.
xxxxxxxxRefrain : Dieu donne ici joie d’amour
À tous ceux qui feront honneur au jour de Noël.
Seigneurs, je vous dis pour vrai

Que le jour de Noël ne veut avoir
xxxRien que joie,
Et qu’il remplit sa maison
De pain, de chair et de poisson,
xxxPour faire honneur.

Dieu donne ici, etc.

Seigneurs, il est crié en la foule
Que celui qui dépense bien, et vite,
xxxEt largement,
Et qui fait les grands honneurs souvent,
Dieu lui double ce qu’il dépense
xxxPour faire honneur,

Dieu donne ici, etc.

  1. Des amateurs de linguistique qui désireraient lire ce document remarquable dans le texte anglo-normand, n’ont qu’à référer au Magasin Pittoresque de Paris — année 1850, page 407. — En voici la première strophe :

    Seignors, ore entendez à nus

    De loinz somes venus à vus
    xxxPour quere Noël
    Car l’em nus dit que en cest hostel
    Soleit tenir sa feste anuel.
    xxxAhi ! cest jur
    Deu doint à tuz icels joie d’amurs

    qui a dans Noël furent honors