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FRONTENAC

union exceptées — à la passion du brillant chevalier, mais elle l’admira toujours. Je le répète, cette admiration devint de l’idolâtrie après la glorieuse journée du 16 octobre 1690. Positivement la séduisante comtesse était elle-même fascinée par cette étoile de première grandeur qui allait maintenant briller sans éclipse au firmament de l’histoire de France et du Canada. Jugeons de la force et de la sincérité de ce sentiment par l’égoïsme même qui en constituait le fond : Anne de la Grange admirait Frontenac parce qu’elle s’aimait en lui, flattant ainsi son propre orgueil, l’orgueil du nom superbe qu’il laisserait à la postérité et qu’elle porterait à jamais dans l’histoire avec la fierté d’une reine couronnée du diadème.