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ET SES AMIS

Bourdeille, comte de Montrésor, beau-frère ; Messire Hippolyte de Béthune, comte de Celles ; Dame Anne de Buade, femme du marquis de St-Luc ; Dame Geneviève de Buade, femme du comte de Montrésor, maître des requêtes, etc., etc.[1]

Comme on le voit la famille de Frontenac fit le meilleur accueil à la belle Anne de la Grange. Il n’en fut pas de même de la part du sieur de Neuville. Sitôt qu’on lui eut appris la consommation du sacrifice, il entra dans un accès de colère blanche qui dura tout un jour. Vingt-quatre heures ! c’était énorme, une éternité quoi ! pour ce caractère inconstant, versatile à l’extrême. Son désespoir, si profond qu’il fût, ne devait point dépasser un semestre. Ce qu’il ne pardonnait pas à sa fille, c’était de l’avoir fait, non pas Médecin malgré lui, comme Sganarelle, mais Beau-père malgré lui ! À force de creuser sa rancune, il finit par découvrir un moyen de se venger et de se consoler en même temps de cette Anne entêtée dont l’obstination irréductible avait empoisonné son existence. Il lui donna une belle-mère en retour du gendre qu’elle lui imposait. Six mois après le mariage de sa fille, M. de la Grange convolait, pour la quatrième fois seulement ![2] avec une adorable veuve, Madame

  1. Cf : Jal, Dictionnaire critique de Biographie et d’Histoire. Paris — 1867 — pages 621, 622, 623, au nom Frontenac.

    Cet autographe est un fac-similé de la signature de Madame de Frontenac telle qu’elle appert au registre. Il a été dessiné par M. Gustave Rinfret, officier du service civil.

  2. Il ne détient pas le record ! Sous Louis XIII le Parlement défendit à la vieille Madame de Pibrac de se remarier une septième fois !! à cause du ridicule de la chose.

    Cf : Arvède Barine, La jeunesse de la Grande Mademoiselle, pages 144 et 145.

    « Anne de la Grange, femme de Frontenac, était fille de