CHAPITRE III
En outre du crédit superbe que sa femme possédait à la Cour, Frontenac[1] se recommandait fièrement par sa naissance, les alliés de sa famille, ses amis politiques, et, particulièrement, par une valeur personnelle incontestable au point de vue de la gloire militaire. À l’époque de sa candidature au poste de gouverneur du Canada, il avait à son actif trente années de bons services et trois victoires du plus bel éclat : Rosès, Orbitello, Saint-Gothard. Tous les historiens honnêtes attribuent la première nomination de Frontenac à un généreux désir de Louis XIV de tirer de la pauvreté un brave officier couvert de blessures. Rochemonteix, avec une impartialité et une largeur d’esprit qui l’honorent, n’hésite pas à déclarer qu’« il la méritait bien par ses services rendus sur les champs de bataille. »
Louis de Buade débuta sous les drapeaux en 1637, à l’âge de dix-sept ans. Il combattit en Flandre, en
- ↑ De tous ses titres : Louis de Buade, comte de Palluau et Frontenac, seigneur de l’Isle Savary, maître de camp du régiment de Normandie, maréchal des Camps et Armées du Roi, gouverneur et lieutenant-général pour le Roi en Canada, Acadie, Isle de Terreneuve et autres pays de la France septentrionale, chevalier des Ordres de Jérusalem et de Saint-Louis.