« Lorsqu’on sait, écrivait-il, le nombre si considérable de sépultures qui ont eu lieu dans l’église paroissiale de Notre-Dame de Québec, lorsqu’on se rappelle cette série de noms qui résument tous les genres d’illustrations et dont quelques-uns même sont si glorieux pour l’histoire de notre pays, on est saisi d’un vif regret en constatant que l’on a laissé à la postérité si peu de moyens d’identifier avec certitude les reliques précieuses de tant de personnages distingués. »
Cette étude historique aura-t-elle pour conséquence d’étouffer l’outrageante calomnie qui pèse si odieusement sur la mémoire de Madame de Frontenac ? Pourrai-je me flatter d’atteindre tous les lecteurs du Fort et Château Saint-Louis, tous les abonnés de L’Enseignement Primaire, tous les souscripteurs au Québec et Levis à l’aurore du XXe siècle, pour ne citer que trois des ouvrages canadiens-français[1] qui ont répété, après François de Bienville et le Dictionnaire Généalogique, l’anecdote du coffret d’argent ? J’en doute fort. Et voici la raison qui justifie mon incrédulité : elle tient à l’expérience d’un fait dont l’aventure m’est personnelle.
En 1893, quand je publiai l’histoire du siège de 1690, Sir
- ↑ Ernest Gagnon : Le Fort et le Château Saint-Louis — Québec — 1895 — Brousseau éditeur — pages 266 et 268.
L’Enseignement Primaire, livraison de décembre 1898, no 4 — pages 211 et 212.
A. B. Routhier : Québec et Lévis à l’aurore du XXe siècle — Montréal, 1900 — page 162.
pour le repos de l’âme du très haut et très puissant seigneur Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau ? On a perdu la une belle occasion de manifestations religieuses et patriotiques.
Seul, l’Honorable Thomas Chapais n’a point laissé passer inaperçu un aussi glorieux centenaire et son journal, Le Courrier du Canada, à la date historique du 28 novembre 1898, a publié, sous sa signature, un superbe premier-Québec, en souvenir du plus illustre de nos gouverneurs français. L’article est intitulé : Le comte de Frontenac, 1698-1898.