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APPENDICE

médiablement perdu depuis cette date. « La Révolution, m’écrivait mon correspondant, a fait rudement le tour des sacristies. » Celle de Saint-Nicolas-des-Champs n’a pas été épargnée. Non seulement les archives de Saint-Nicolas-des-Champs ont disparu, mais aussi les monuments funéraires qui constituaient la richesse archéologique de cette église. Ses caveaux existent bien encore, et en particulier celui de la chapelle de la famille de Montmort. Malheureusement, des restaurations fort inintelligemment conduites ont établi la plus entière confusion dans les caveaux de Saint-Nicolas.

« On a vidé tous ces caveaux et on a mis tous les ossements dans une fosse commune, sous les dalles de l’église. On a également enlevé tous les marbres, toutes les pierres tombales, on les a dispersées partout d’une façon fantaisiste dans l’église, on en a fait des pavés pour les chapelles latérales ; quelques-unes sont mutilées. Monsieur le vicaire, prêtre assez âgé déjà, très au courant des choses de Saint-Nicolas, et qui se pique assez fort d’archéologie, monsieur le vicaire m’assure qu’il a parcouru et essayé de déchiffrer ces pierres et qu’il n’y a rien trouvé relativement à Frontenac.

« Reste une monographie de l’église qu’il m’a fait voir. Nous avons lu tout ce qui concerne les chapelles, les caveaux, en particulier le caveau de la chapelle de Montmort, et il n’y est fait aucune mention relative à Frontenac ou à son épouse[1]. Cette monographie, la seule que l’on connaisse sur l’histoire de l’église de Saint-Nicolas, a été écrite après les maladroites restaurations dont je vous ai parlé. »[2]

Mettons les choses au pis, et convenons pour un instant, à l’avantage de mes contradicteurs possibles, que les archives de Saint-Nicolas-des-Champs, conservées intactes jusqu’à nos jours, soient muettes au sujet du cœur de Frontenac déposé dans

  1. Madame de Frontenac ne fut pas inhumée à Saint-Nicolas-des-Champs, mais dans l’église de la paroisse Saint-Paul, à Paris.
  2. Extraits d’une lettre de M. l’abbé Camille Roy, alors à Paris, en date du 2 décembre 1900.