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FRONTENAC

furète dans les tiroirs secrets, consultant les notes qu’il a prises, les lettres qu’il a reçues, les confidences qu’on lui a faites, et aussi ces mille bruits malveillants qui bourdonnent autour des hommes célèbres comme des insectes de nuit que la lumière attire. C’est une chasse au scandale, une vraie chasse où jamais limier ne montra plus de ressources, plus d’entrain, plus de volupté.

« Mais dans tout cela vraiment qu’y a-t-il de beau, d’utile, d’honorable ?

« Est-il donc bien sûr que ces mesquines révélations fassent gagner à l’histoire autant qu’elles font perdre à la littérature ? Si elles ôtent quelque chose au plaisir d’admirer, ajoutent-elles, en revanche, au profit de savoir[1] ?

La parole est aux ennemis des Frontenacs : à ces messieurs le soin de répondre à ces nobles questions.


  1. Cf : L’abbé Georges Bertrin, La sincérité religieuse de Chateaubriand, pages 10, 11 et 18. — Paris — Librairie Victor Lecoffre, 1900.