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St-Esprit. L’ancien pavé mis à jour était de 4 mètres plus bas que le niveau de la cour inférieure du St-Esprit.[1])

Je citerai encore le mur crénelé et l’escalier à 34 marches, qui descendait à 7 mètres en contrebas du pavé trouvé (voir Biermann, Notice, p. 36) dans la maison du sieur Cerf, place du Saint-Esprit. Pour racheter une différence de niveau aussi sensible, il fallait que la pente vers la Pétrusse fût douce. La différence qui existe entre le niveau de la place Guillaume et la rue Notre-Dame, a son origine dans cette inclinaison de terrain. Du côté Est de la ville, le niveau est à peu près rétabli comme il était primitivement. Il n’en est pas de même du côté Nord, entre le bastion Marie et le bastion Berlaimont. D’après les indications du général Vauban, il résulte que ce dernier bastion ne se trouvait pas, comme en 1867, assez près du remblai, mais qu’il s’avançait dans la plaine, ce qui démontre que la pente vers le Pfaffentlial était également plus douce[2]). Le Bock lui-même n’était autrefois pas aussi fortement escarpé que de nos jours, toutes les gravures anciennes l’indiquent. Peu à peu dans le cours des siècles, il a été isolé et c’est en majeure partie par la main de l’homme que ses rochers ont été transformés.

Les abords du plateau d’Altmünster étaient également accessibles. Un chemin, qui a disparu, conduisait de Clausen vers ce plateau[3]. L’intérieur même de la ville présentait des différences de niveau plus prononcées. Je ne citerai que la descente vers le marché aux poissons. La plupart des maisons prouvent par les hauts escaliers, qu’autrefois ce terrain était plus haut et l’accès de l’église des Dominicains de ce côté plus rapide ; il en est de même du côté du « Scheerslach », dont le seuil se trouve notablement plus bas que les maisons avoisinantes. Il a fallu le travail de bien des générations pour l’assainir et de bien des siècles pour l’applanir au niveau actuel.

Il résulte de ce qui précède que le mamelon, qui forme l’assise

  1. D’après les indications personnelles de M. le capitaine Weydert.
  2. Voir Knaff 1881, Publ., p. 367.
  3. C’était la continuation de la rue Plætis, le chemin longeait d’abord l’Alzette, puis remontait par les terrasses actuelles des jardins (Schrobilgen, Mullendorff) vers le plateau. Il est facile d’en suivre la direction, en se plaçant à droite de la descente de Clausen.