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Les rues de Luxembourg du 16e siècle
par rapport à celles d’aujourd’hui,
par
Constant DE MUYSER,
Ingénieur, Membre effectif de la Section historique de l’Institut grand-ducal.
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Introduction.

Retracer l’histoire des rues de Luxembourg, les changements qui y ont été faits, les rues nouvelles qui pendant le cours des siècles sont venues s’ajouter, les anciennes qui n’existent plus, la direction qu’elles avaient autrefois par rapport à celles d’aujourd’hui, c’est en quelque sorte retracer une partie de l’histoire de la ville.

La première partie, l’histoire, a été magistralement traitée en 1849 dans les publications de l’institut par feu M. Würth-Paquet. Presque tout ce qu’il en avait dit alors, s’est confirmé depuis et reste encore vrai aujourd’hui.

Les pages suivantes en seront un petit complément ; elles auront trait à la direction des anciennes rues. Autant qu’il nous sera possible, nous tâcherons de retracer une image de notre ville natale, pendant la seconde partie du 16e siècle, image sinon tout-à-fait exacte, du moins aussi fidèle que possible.

Ce qui rend chères ces recherches, c’est la pensée que dans cette enceinte agrandie, bouleversée, brûlée, démolie tour à tour, nos ancêtres ont vécu, circulé, supporté les misères de la ville fortifiée de ce temps ; ce qui nous les rend chères, c’est l’ineffaçable souvenir de ce vieux géant noir, comme l’illustre Goethe appelait notre forteresse, que nous avons encore vue à son apogée, comme résultat des efforts de plus de quatre siècles et que nous avons vu tomber après, emportant et vouant à l’oubli la majeure partie de ce génie militaire déployé par l’Espagne, la France, l’Autriche et l’Allemagne, pour l’élever à cette hauteur.