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ici probablement en présence de ces vieilles habitations qui étaient venues se placer sous les ailes tutélaires du vieux château de Sigefroid.

Le « Bock » à cette époque avait, comme je viens de dire, certainement un tout autre aspect qu’aujourd’hui. Par suite des travaux de guerre, il a subi, comme relève avec raison M. Biermann dans ses notices sur la ville de Luxembourg, de grandes modifications, tant sous le rapport de son étendue que sous celui de son altitude.

D’après la configuration et la hauteur des parties de rochers intactes qui se trouvent encore dans la descente de Clausen, on pourrait admettre que le niveau de la route et celui de l’ancien château fort de nos comtes était au moins placé à 2 ou 3 mètres plus haut que le niveau actuel. Quand ce terrain fut abaissé, les fondations mêmes du château disparurent, et c’est probablement là la raison pour laquelle on n’a plus jamais retrouvé la moindre trace de cet illustre manoir, sauf quelques consoles de voûtes enfouies dans le sol au-dessus de l’ancien jardin Schrobilgen. (Voir Arendt, publications 1870/71, p. 216.)

Les deux rangées de maisons figurant sur le plan Guicciardini ont dû exister non pas au pied du « Bock », comme plusieurs auteurs l’ont cru, mais bien en haut dans la descente même. En dépassant la troisième porte du château dans la descente, le plan renseigne à gauche, dans la manière primitive des traits de Deventer, un bâtiment en forme d’église ; la tour est clairement indiquée, c’est l’ancien couvent des Dominicains. Au delà de l’ancien pont de Clausen, des habitations isolées se suivaient jusqu’à la chapelle Ste -Marguerite ; sur le plan de 1581 on ne trouve plus rien.

Le plan Guicciardini donne les deux anciennes portes, qui se trouvaient dans la rue Vauban, l’une à 100 mètres environ à gauche de l’église St -Mathieu, l’autre à 60 mètres environ à droite (Hagelgasspuort), tandis que la rue entière est encore bordée de maisons des deux côtés entre ces points. Il en est de même du côté gauche de la rue située entre la Reufersport et l’Eicherport.

Je crois avoir suffisamment marqué les différences, pour montrer qu’il a fallu un temps assez considérable, pour combler de pareilles lacunes.

S’il n’était d’ailleurs pas établi que le château du Bock a été rasé en 1541 et que Deventer, l’auteur du plan, n’a pas fait de levée avant