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remarquable. C’est le caractère distinctif des cellules cancéreuses, caractère nié par quelques auteurs qui ont prétendu rencontrer ces nucléoles dans l’intérieur d’autres tissus. Ces nucléoles sont quelquefois nombreux dans les noyaux. Le reste de la tumeur cancéreuse est formée par du tissu fibreux, production homœomorphe dont nous n’avons pas à nous occuper.

Si dans tous ces tissus les cellules pathologiques peuvent être comparées à des cellules normales, il est une chose qui n’existe pas dans ces dernières ; c’est la grande quantité de noyaux libres qu’on y rencontre. Nous avons vu que toute cellule normale privée de son noyau disparaît. Dans les éléments pathologiques, c’est le corps de la cellule qui se détruit, le noyau reste libre. C’est le plus ou moins grand nombre de ces derniers dans une tumeur qui la rend plus ou moins maligne.

On a nié pendant longtemps la spécificité des tumeurs malignes ; les uns se sont basés sur la variation de forme des cellules, les autres ont prétendu que les tumeurs pathologiques ont la propriété de transformer les tissus en leur propre substance. Aujourd’hui on s’accorde à reconnaître que cette action se passe bien différemment ; la tumeur détruit les tissus et prend leur place. On a ajouté que si la cellule cancéreuse avait une vertu spécifique, on pourrait inoculer le cancer et le communiquer. Il est vrai que l’on a inoculé la tuberculose ; les uns ont dit avoir réussi à produire la