Toute cellule est un être vivant, c’est-à-dire qu’elle peut être considérée comme un animal indépendant, une unité
vitale propre. Le corps de l’animal représente une véritable organisation sociale, la réunion en une seule d’une masse d’existences individuelles, dépendantes dans de certaines limites
les unes des autres. Toute impulsion ou excitation communiquée à un organe et la fonction qui en résulte, n’en émane pas moins de chaque élément en particulier, et n’en est pas moins personnelle à chaque cellule. Ce qui le prouve, c’est que celle-ci a une vie propre ; elle peut subir diverses altérations sans que le sort des cellules voisines s’en ressente
en aucune façon. Ainsi, dans un os carié les cellules osseuses peuvent être détruites ou malades, sans que les voisines en souffrent ou soient malades. Indépendamment de son propre contenu, chaque cellule régit et modifie une portion du contenu qui l’entoure, dans un espace répondant à la sphère d’action de chacune d’elles ; c’est cette partie de
substance extra-cellulaire que Virchow a appelé « Territoires cellulaires. » Celui-ci subit les diverses transformations qui lui sont imprimées par la cellule, qui le façonne, soit en
substance cartilagineuse, soit en fibres ou en lamelles, comme dans le tissu conjonctif. De tout ce qui précède, il
résulte que toute cellule est un être animé, qui vit et qui meurt au milieu d’un territoire parfaitement limité.