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forme des plaques molles et filandreuses interposées entre les feuillets des plèvres, qu’elles réunissent en formant de fausses membranes. Celles-ci sont composées de cellules à noyau et de matière amorphe. On y distingue des fibres analogues à celles du tissu cellulaire ; elles acquièrent en quelques jours toutes les propriétés d’un véritable tissu. Pour que ce dernier se soit formé, il a donc fallu qu’il y ait génération spontanée de cellules, puisque le liquide exsudé n’en renfermait pas. Les partisans de la théorie cellulaire pourraient bien objecter que ces fausses membranes ont pu se développer aux dépens des cellules des plèvres : celles-ci, en se surajoutant bout à bout, auraient organisé le plasma, de façon à donner naissance aux fausses membranes. Mais cette objection est facilement détruite ; en effet, dans les premiers jours de leur formation, on peut détacher avec facilité ces fausses membranes de la plèvre sans déchirer cette dernière, ce qui prouve que le tissu anormal et les cellules se sont formés sans la participation des membranes séreuses. Tout au plus aperçoit-on celles-ci comme hérissées de petits prolongements rougeâtres à forme conique, enfoncés dans l’exsudation de la même façon que les villosités du placenta fœtal le sont dans les follicules agrandis de la muqueuse utérine. Ce n’est que plus tard, lorsque le tissu a acquis un peu plus de consistance, que les fausses membranes font corps avec les feuillets des plèvres.

Quoiqu’il en soit, si le mode de génération des cellules