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- Ce livre est toute ma jeunesse ;
- Je l'ai fait sans presque y songer.
- Il y paraît, je le confesse,
- Et j'aurais pu le corriger.
- Mais quand l'homme change sans cesse,
- Au passé pourquoi rien changer ?
- Va-t'en, pauvre oiseau passager ;
- Que Dieu te mène à ton adresse !
- Qui que tu sois, qui me liras,
- Lis-en le plus que tu pourras,
- Et ne me condamne qu'en somme.
- Mes premiers vers sont d'un enfant,
- Les seconds d'un adolescent,
- Les derniers à peine d'un homme.
- REGRETTEZ- VOUS le temps où le ciel sur la terre
- Marchait et respirait dans un peuple de dieux ;
- Où Vénus Astarté, fille de l'onde amère,
- Secouait, vierge encor, les larmes de sa mère,
- Et fécondait le monde en tordant ses cheveux ?