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— Semblable à celui-là ! dit l’enfant. Je vois bien,
Dalti, que vous voulez rire, et qu’il n’en est rien.
— Silence ! dit Dalti, la vérité tardive
Doit se montrer à vous ici, quoi qu’il arrive.
Je suis fils d’un pêcheur.

                             - Maria ; Maria !
Prenez pitié de nous, si c’est vrai, dit Portia.

— C’est vrai, dit l’étranger. Écoutez mon histoire.
Mon père était pêcheur ; mais je n’ai pas mémoire
Du jour où pour partir le destin l’appela,
Me laissant pour tout bien la barque où nous voilà.
J’avais quinze ans, je crois ; je n’aimais que mon père,
Ma venue en ce monde ayant tué ma mère,
Mon véritable nom est Daniel Zoppieri.
Pendant les premiers temps mon travail m’a nourri,
Je suivais le métier qu’avait pris ma famille ;
L’astre mystérieux qui sur nos têtes brille
Voyait seul quelquefois tomber mes pleurs amers
Au sein des flots sans borne et des profondes mers ;
Mais c’était tout. D’ailleurs, je vivais seul, tranquille,
Couchant où je pouvais, rarement à la ville.
Mon père cependant, qui, pour un batelier,
Etait fier, m’avait fait d’abord étudier ;
Je savais le toscan, et j’allais à l’église ;
Ainsi dès ce temps-là je connaissais Venise.

Un soir, un grand seigneur ; Michel Gianinetto,