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Palforio.

Oui, monsieur.L’a-t-on mis dans mon hôtellerie.
Ce glorieux seigneur ?

Troisième matelot.

Ce glorieux seigneur ?Non ; on l’a mis ici.

Un valet, sortant de la maison.

De la part du seigneur Rafael Garuci,
Remercîments à tous, et voilà de quoi boire.

Matelots.

Vive le Garuci !

Palforio.

Vive le Garuci !Que Dieu serve sa gloire !
Cet excellent seigneur a-t-il rouvert les yeux,
S’il vous plaît ?

Un valet.

S’il vous plaît ?Grand merci, mon brave homme, il va mieux.
Holà ! retirez-vous ! Ma maîtresse vous prie
De laisser en repos dormir Sa Seigneurie.



Scène II


Chez la Camargo.


RAFAEL, couché sur une chaise longue ; LA CAMARGO, assise.
Camargo.

Rafael, avouez que vous ne m’aimez plus.

Rafael.

Pourquoi ? — d’où vient cela ? — Vous me voyez perclus,
Salé comme un hareng ! — Suis-je, de grâce, un homme
À vous faire ma cour ? — Quand nous étions à Rome,
L’an passé… —