Page:Musset - Premières Poésies Charpentier 1863.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Quinola.

Il faut vous mettre en vert.Il faut vous mettre en gris.

Irus.

Dans quel mois sommes-nous ?

Spadille.

Dans quel mois sommes-nous ?Nous sommes en novembre.

Quinola.

En août ! en août !

Irus.

En août ! en août !Mettez ces deux habits.
Vous vous promènerez ensuite par la chambre,
Pour que je voie un peu l’effet que je ferai.

(Les valets obéissent.)

Spadille.

Moi, j’ai l’air d’un marquis.

Quinola.

Moi, j’ai l’air d’un marquis.Moi, j’ai l’air d’un ministre.

Irus, les regardant.

Spadille a l’air d’une oie, et Quinola d’un cuistre.
Je ne sais pas à quoi je me déciderai.

Laërte, entrant.

Et vous, vous avez l’air, mon neveu, d’une bête.
N’êtes-vous pas honteux de vous poudrer la tête,
Et de perdre, à courir dans votre cabinet,
Plus de temps qu’il n’en faut pour écrire un sonnet ?
Allons, venez dîner ; — votre assiette s’ennuie.

Irus.

Vous ne voudriez pas, au prix de votre vie,
Me traîner au salon, sans rouge et demi-nu ?
Quel habit faut-il mettre ?

Laërte.

Quel habit faut-il mettre ?Eh ! le premier venu.
Allons, écoutez-moi. Vous trouverez à table