Allons, écartez-vous, et montrez-moi la porte.
Puisque vous le voulez, ma belle, la voilà.
Qu’elle entre, et qu’on lui donne un homme pour escorte.
C’est un diable incarné que cette femme-là.
Couvert de ces lauriers, il te sied, ô grand homme !
De marcher parmi nous comme un triomphateur.
La guerre est terminée, et l’empereur se nomme
Ton royal débiteur.
Descends, repose-toi. — Reste dans l’hippodrome,
Lave tes pieds sanglants, victorieux lutteur.
Homme heureux, jeune encor, tu récoltes la gloire,
Cette plante tardive, amante des tombeaux.
La terre qui t’a vu chasse de sa mémoire
L’ombre de ses héros.
Pareil à Béatrix au seuil du purgatoire,
Tes ailes vont s’ouvrir vers des chemins nouveaux.
Allons, que ce beau jour, levé sur une fête,
Dans un joyeux banquet finisse dignement.
Tes convives de fleurs ont couronné leur tête ;
Ton vieux père t’attend.
Que tardons-nous encore ? Allons, la table est prête.
Entrons dans ton palais ; déjà la nuit descend.