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Pourquoi ce sombre éclair, avec ces cris d’angoisse ?
Tout se tait. — Qui les trouble, ou qui les a surpris ?
— Pourquoi donc cet éclair, et pourquoi donc ces cris ?
— Qui le saura jamais ? — Sous une nue obscure,
La lune a dérobé sa clarté faible et pure. —
Nul flambeau, nul témoin que la profonde nuit,
Qui ne raconte pas les secrets qu’on lui dit.
— Qui le saura ? — Pour moi, j’estime qu’une tombe
Est un asile sûr où l’espérance tombe,
Où pour l’éternité l’on croise les deux bras,
Et dont les endormis ne se réveillent pas.