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Si la souffrance et la prière
N’atteignent pas ta majesté,
Garde ta grandeur solitaire,
Ferme à jamais l’immensité.

Mais, si nos angoisses mortelles
Jusqu’à toi peuvent parvenir ;
Si, dans les plaines éternelles,
Parfois tu nous entends gémir ;

Brise cette voûte profonde
Qui couvre la création ;
Soulève les voiles du monde
Et montre-toi, Dieu juste et bon !

Tu n’apercevras sur la terre
Qu’un ardent amour de la foi,
Et l’humanité tout entière
Se prosternera devant toi.

Les larmes qui l’ont épuisée
Et qui ruissellent de ses yeux
Comme une légère rosée
S’évanouiront dans les cieux ;

Tu n’entendras que tes louanges,
Qu’un concert de joie et d’amour,
Pareil à celui dont tes anges
Remplissent l’éternel séjour ;

Et, dans cet hosanna suprême,
Tu verras, au bruit de nos chants,