Comment dis-tu cela ?
Je dis que les souvenirs d’enfance ne sont pas de mon goût.
Cela t’ennuie ?
Oui, cela m’ennuie.
Pauvre enfant ! je te plains sincèrement.
Vous le voyez, et vous l’entendez, excellente Pluche ; je m’attendais à la plus suave harmonie, et il me semble assister à un concert où le violon joue : Mon cœur soupire, pendant que la flûte joue Vive Henri IV. Songez à la discordance affreuse qu’une pareille combinaison produirait. Voilà pourtant ce qui se passe dans mon cœur.
Je l’avoue ; il m’est impossible de blâmer Camille, et rien n’est de plus mauvais ton, à mon sens, que les parties de bateau.
Parlez-vous sérieusement ?
Seigneur, une jeune fille qui se respecte ne se hasarde pas sur les pièces d’eau.
Mais observez donc, dame Pluche, que son cousin doit l’épouser, et que dès lors…
Les convenances défendent de tenir un gouvernail, et il est malséant de quitter la terre ferme seule avec un jeune homme.
Mais je répète… Je vous dis…
C’est là mon opinion.
Êtes-vous folle ? En vérité, vous me feriez dire… Il y a certaines expressions que je ne veux pas… qui me répugnent… Vous me donnez envie… En vérité, si je ne me retenais… Vous êtes une pécore, Pluche ! je ne sais que penser de vous.