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munitions qui permettaient de tenir tête aux ennemis ou à l’occasion de faire la course avec le brevet de l’amiral.

Au xviiie siècle, comme le constate un mémoire adressé le 22 décembre 1761, à Choiseul, par la Chambre de commerce de Bordeaux, 150 vaisseaux sortaient chaque année des ports français pour aller à la pêche de la morue dans les mers du Canada. Dix à douze mille hommes montaient ces vaisseaux, de 25 à 30.000, disent quelques uns. La pêche donnait alors un grand profit, car la morue française était mieux préparée que celle des Anglais ou avec un meilleur sel et se vendait à des conditions plus avantageuses.

De plus ces armements pour la pêche étaient une excellente école pour la marine française.

Ainsi s’explique cette protestation énergique des Rochelais, les fils de ces ardents pionniers de la France, qui disaient à Choiseul : « Plutôt une guerre éternelle, plutôt porter vers la mer toutes les finances, toutes les forces du royaume, que de céder jamais le Canada et nos pêches. »

Voici un dernier exemple, emprunté à des statistiques anciennes, et qui démontre par l’exposé de la pratique de quelques ports de la région, ce que pouvait être la pêche en totalisant les opérations de tous les ports qui se livraient à cette industrie.

En 1748, Les Sables d’Olonne arment dix-sept