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promit maintes : faveurs et notamment l’ordre de la Jarretière, mais rien n’y fit. La Tour ne voulut pas violer la foi promise à son souverain et ne céda pas davantage devant les lettres de prières et de menaces qui suivirent. Le général anglais qui accompagnait son père essaya alors d’enlever le poste par la violence. Mais après une vigoureuse résistance qui le tint en échec pendant deux jours, il y renonça. Le père n’osant pas retourner en Angleterre après cet insuccès, déclara à sa femme, qu’il lui rendait la liberté ; celle-ci lui répondit qu’elle l’avait épousé pour le suivre et qu’elle ne l’abandonnerait pas. Les deux époux reçurent alors un asile dans une maison, que La Tour fit construire à quelque distance de son fort, sur un terrain fertile et dans une situation agréable, où il prit soin de leur entretien.

Denys rapporte qu’il les y rencontra en 1635 et qu’ils y étaient assez bien établis.

C’était le port de La Rochelle qui pourvoyait aux besoins et aux approvisionnements de La Tour, et des siens. L’analyse de quelques unes des pièces qui se rapportent à ce hardi pionnier pourront intéresser le lecteur et démontreront une fois de plus que la pêche de la morue n’était pas la seule qui tentât le commerce rochelais :

Le 3 septembre 1634 Samuel Georges et David Lomeron, marchands de La Rochelle,