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à Tadoussac des Rochelais qui, au préjudice de la compagnie, et à l’encontre des défenses expresses du roi, traitaient avec les sauvages. On accusa même nos compatriotes d’avoir fait pis encore, c’est-à-dire, d’avoir vendu aux sauvages des armes à feu, ce que l’on avait sagement évité jusque là. Il est d’ailleurs à remarquer, comme nous l’avons déjà fait, que dans ces contrats d’associations, même dans les privilèges accordés à la grande Compagnie des Cent associés, fondée en 1627, par Richelieu sous la direction de Champlain, la pêche, y compris celle de la morue et des baleines, est déclarée libre pour tous les sujets du roi de France.

Malheureusement cette dernière organisation susceptible de développer considérablement le commerce de la Nouvelle France se trouvait correspondre à l’époque du siège de La Rochelle.

Aussi les Anglais profitant de la circonstance, et peu soucieux, comme à leur ordinaire, de la paix qui régnait entre l’Angleterre et la France, s’emparèrent-ils des premiers vaisseaux que la compagnie envoya en Amérique. L’année suivante (1628), David Kerk, français, natif de Dieppe, mais calviniste et réfugié en Angleterre, « sollicité, dit-on, par Guillaume de Caen qui vouloit se venger de la perte de son privilège, entreprit une nouvelle campagne, qui eut