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qui était une espèce plus petite, y était fort abondant, ainsi que la morue.

Cet établissement fut toutefois troublé dès son origine par une escadrille anglaise composée de onze bâtiments sous la conduite de Samuel Argall. Malgré la paix qui régnait alors entre les deux couronnes, celui-ci s’efforça de ruiner la nouvelle colonie et obligea La Saussaye à se rendre après une résistance héroïque. Port-Royal eut le même sort, et Argall arbora les armes d’Angleterre aux lieux mêmes où avaient été celles de la marquise de Guercheville.

Ce serait trop étendre les bornes de ce mémoire que de raconter en détail toutes les difficultés qui entourèrent les expéditions de Champlain, de Pontgravé, de Mons et de Poutrincourt dans les années suivantes. Ce dernier fut ruiné et obligé de rentrer en France où il obtint quelques dédommagements d’Antoinette de Pons.

Les Rochelais, suivant les temps, faisaient ou non partie des compagnies fondées pour le développement de la Nouvelle France. Ils continuaient à se livrer naturellement à la pêche, reconnue libre pour tous. Mais qu’ils fissent ou non partie des compagnies, quelques uns d’entre eux n’en organisaient pas moins des expéditions commerciales pour leur propre compte, même à l’encontre des édits et des règlements. Quand Champlain, en 1620, retourne à la Nouvelle France, avec sa famille, il rencontre