fut elle qui réussit à vaincre la résistance de Biencourt en ce qui concernait les missions de la Nouvelle France, et qui y contribua largement de ses deniers.
La colonisation lui dut ainsi un précieux appui. Alors que les intérêts privés étaient surtout en lutte, que les nationaux même se combattaient pour augmenter leur gain ou leur profit, Antoinette de Pons poursuivit un double but plus élevé, celui de l’évangélisation et celui de la colonisation de ces contrées. Elle acheta de M. de Mons tous les droits qu’il avait obtenus de Henri IV, et fit avec Biencourt un traité de société par lequel la subsistance des missionnaires devait être prise sur le produit de la pêche et du commerce des pelleteries. Champlain enregistre dans ses voyages les heureux résultats de cette intervention.
Tout ne marcha pas d’ailleurs sans difficultés. En opposition avec de Mons, calviniste, la marquise de Guercheville chargea le sieur de La Saussaye, en 1613, de commander en son nom en Amérique et de fonder une nouvelle colonie. C’est à La Haive, un des premiers et des plus beaux ports du monde, que La Saussaye débarqua, puis il alla à Pentagoët où il fonda la colonie de Saint-Sauveur. L’embouchure de la rivière de Pentagoët, où se trouvait l’île des Monts déserts, était un lieu de pêche très appréciable. Le hareng y était rare, mais le gasparot