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trouvoit fort étrange en une ville si réformée que La Rochelle, en laquelle ne se fait aucune dissolution apparente et faut que chacun marche l’œil droit s’il ne veut encourir la censure soit du maire, soit des ministres de la ville. De fait, il y en eut quelques uns prisonniers, lesquels on garda à l’Hôtel-de-Ville jusqu’à ce qu’il fallut partir. »

Au moment de prendre la mer, un coup de vent jeta le Jonas sur le mur qui faisait suite à la tour de la chaîne et le défonça. Il fallut le radouber, et Lescarbot rapporte que « à ce spectacle, estoit presque toute la ville de La Rochelle sur les remparts. »

En route, aux environs des Açores, le Jonas rencontre un navire garni de gens mêlés de Flamands et d’Anglais qui déclarent être « Terre-Neuviers, c’est-à-dire qu’ils allaient à la morue. » Mais Lescarbot estime « après avoir considéré leur vaisseau qui estoit tout chargé de mousse verte par le ventre et les côtez, » que ce devoit être des forbans. Au milieu du récit de son voyage, Lescarbot rapporte que l’équipage se livrait à l’occasion avec les harpons qu’il avait à bord, comme d’usage, à la pêche des marsouins qui venaient par milliers ce jour d’une façon plaisante autour du navire. Plus loin ce sont des baleines que l’on rencontre sans doute, et que Lescarbot ne nomme pas, mais c’étaient « de gros poissons,