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En 1591, une flotte française arrivait devant Québec pour s’y livrer à la pêche des cachalots, et la tradition rapporte que l’on s’empara de 15.000 cétacés dans l’espace de six mois. Charlevoix raconte de son côté que dans le seul port de Moucouadi on pouvait pêcher en une seule saison assez de baleines pour la cargaison de plusieurs navires.

Mais les privilèges accordés à certains nuisaient à l’intérêt général. De Mons revint en France en 1605. Les pêcheurs présentèrent une requête au roi disant « que sous prétexte de les empêcher de traiter avec les sauvages, on les privait des choses les plus nécessaires pour leur pêche » et qu’ils seraient contraints d’y renoncer si l’on ne faisait cesser ces vexations.

Dans beaucoup de contrats d’armements on trouve en effet une clause, visant sans doute ces difficultés, et interdisant au maître ou à l’équipage de faire la troque avec les indigènes.

Le conseil du roi fit droit à la requête des pêcheurs et révoqua les privilèges du sieur de Mons.

Il y eut cependant des fluctuations dans les décisions royales, et dans les années qui suivirent, on vit le privilège tantôt supprimé, tantôt maintenu, mais à la condition que la compagnie se bornerait au commerce des pelleteries, la pêche restant libre.