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Il n’y pas de doute notamment que la pêche de la morue ne fût pratiquée alors, comme dans des temps plus rapprochés de nous. La morue se divisait en morue verte, en morue séchée ou parée. La salaison, on disait alors la « saumaison »[1], de la morue verte se faisait vraisemblablement comme aujourd’hui. On trouve la mention des couteaux à décoller et des couteaux à trancher la morue, ce qui prouve que l’on ouvrait le poisson pour le ranger à plat dans la cale. Quant à la façon dont on préparait à terre la morue fumée ou stockfisch, nous avouons que pour le XVIe et le commencement du XVIIe siècle les renseignements nous manquent totalement. Qu’il y ait eu à terre, avant les campagnes de Mons et de Champlain, c’est-à-dire avant 1604, des établissements au moins provisoires, cela n’est pas douteux, puisque les navires arrivent chargés en tout ou en partie, dans des proportions considérables, de morues séchées. Il est même à remarquer que des sécheries s’élevaient sur la côte sud comme sur la côte nord de Terre-Neuve. Dans le règlement fait le 24 juillet 1596 « pour les chais, calles et guabarres du port de La Rochelle », le dépôt de la morue, « poisson paré, paye, par mois, pour celluy du nort, 4 solz, pour celluy du sux, 5

  1. À rapprocher du mot saumâtre. V. Littré, Dictionnaire, à ce mot.